A la Une de la presse, ce mardi 9 septembre, la chute, hier, de François Bayrou, qui présentera sa démission dès aujourd’hui. Le bilan de ces cinq dernières années au Sahel, où les juntes au pouvoir mènent une répression implacable contre leurs opposants. Des nouvelles des Bleus. Et une délinquante pas comme les autres.

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A la Une de la presse française, la chute, hier, de François Bayrou, qui présentera sa démission dès aujourd’hui. 194 voix pour, 364 contre : le Premier ministre a largement échoué à obtenir la confiance des députés.

Une "Supertrempe", d’après Libération – allusion, également, à la récente disparition du chanteur de Supertramp, Rick Davies. Dans le dessin de Kak pour L’Opinion, le chef du gouvernement quitte tête basse une Assemblée en feu : "Habemus pagaille", annonce Marianne. Et maintenant ? La Tribune s’inquiète des conséquences économiques de cette nouvelle phase d’incertitude.

Incertitude ou "retour à la case départ" ? La Dépêche du Midi voit la France "replonger dans la crise", alors qu’un appel à " bloquer " le pays est lancé pour demain. Bayrou coulé, Macron touché : pour Le Figaro, le chef de l’Etat se retrouve confronté à "un mélange de déception, d’impatience, et d’exaspération" dont les "proportions" deviennent "préoccupantes". Un président "au pied du mur", mais qui "cultive le flou" sur ses intentions, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France. La chute du gouvernement Bayrou ou le résultat de la "banqueroute du macronisme", défini par L’Humanité comme la défense "obstinée" d’une politique de "sauvegarde des privilèges".

Le départ de François Bayrou fait à la Une, également, de la presse étrangère. A l’image de la presse française, The Financial Times britannique voit Emmanuel Macron "touché" par la chute de son Premier ministre, et La Vanguardia, le journal catalan, pose le même diagnostic: la chute "brutale" de François Bayrou pousse la France à "la dérive", "à s’enfermer dans son propre labyrinthe". En Italie, plusieurs quotidiens, dont La Stampa, qui soutient que la "grandeur" française est "finie", évoquent le "chaos".

Mais les analyses les plus sombres sont celles de la presse américaine. The New York Times estime que la chute de F. Bayrou "aggrave la paralysie" de la France, "plongée dans un vide politique, dépourvu de réponses crédibles". Et The Wall Street Journal se demande même "qui va pouvoir sauver la France", avant d’expliquer que "les politiciens français sont très doués pour faire exploser un budget, mais(que) personne n’est capable de gouverner". Cliché ou vérité éternelle ? The Washington Post associe la chute de François Bayrou à "l’incapacité française à trouver des compromis". Le journal assure notamment que "les Français veulent une augmentation des dépenses de défense mais n’arrivent pas à s'entendre sur leur financement", et que "l'Ukraine en souffrira".

Nos voisins belges et suisses proposent, eux, leurs solutions. Le Soir estime qu’ "un consensus s’impose à tout le moins pour adopter un budget", et que "le temps de la grande explication peut attendre 2017", parce que "l’heure est grave" - gravité dont les députés n’auraient pas pris la mesure, alors que la France, "pilier de l’Europe dans un monde où le droit international est violenté , se retrouve "fragilisée".

Pour Le Temps, le premier à devoir montrer l’exemple est Emmanuel Macron, invité à "ne plus faire semblant d’écouter ce que ses concitoyens" expriment et à "faire ce qu’il exige des autres" : "renoncer à des points centraux de (son) programme pour faire avancer un compromis".

Dans la presse, également, le bilan de ces cinq dernières années au Sahel, où les juntes au pouvoir mènent une répression implacable contre leurs opposants. Ce bilan, publié par Libération, donne une image accablante, du Mali d’Assimi Goïta, du Burkina Faso d’Ibrahim Traore et du Niger d’Abdourahmane Tiani - des militaires qui n’ont ni rendu le pouvoir aux civils ni organisé des élections, contrairement à leurs promesses, et dont les régimes présentent de nombreux points communs, à commencer par le fait d’être confrontés à une insurrection djihadiste qui "justifie" à la fois le flirt poussé avec la Russie, leur dérive autoritaire et la réduction au silence de toute voix dissidente.

Mais l’Afrique de l’Ouest n’a pas le monopole de la répression, comme en témoigne une longue enquête du Wall Street Journal sur la façon dont le Kenya utilise les tribunaux antiterroristes financés par les Etats-Unis pour lutter contre Al-Qaïda pour faire taire les opposants au président Ruto, notamment les dizaines de protestataires arrêtés lors des récentes manifestations contre la corruption et la pauvreté. Ils risquent plusieurs décennies de prison.

Retour en France, où les Bleus rencontrent l’Islande, ce soir, au parc des princes pour les qualifications en Coupe du monde. Petit clin d’œil à l’actualité politique, L’Equipe exprime sa "confiance" envers les Français, après une entrée en matière jugée "convaincante" contre l’Ukraine, battue 2 à 0. A la Une, Kylian Mbappe et Marcus Thuram sont tout sourires, loin des bisbilles entre la FFF et le PSG.

Peut-être ont-ils lu cette jolie histoire du Guardian, qui raconte que des habitants d'un immeuble en Bavière, en Allemagne, ont appelé la police à cause du bruit incessant de leurs sonnettes tard dans la nuit. Les pandores ont été surpris de découvrir que le coupable n'était pas un adolescent farceur comme ils l’imaginaient, mais une limace - que l’on appelle en allemand "nacktschnecke", littéralement "escargot nu".

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